Un village vosgien et deux déportations. Moussey 1944.

Ce livre s’ouvre sur un constat : Pour le canton de Senones, et Moussey, la liste des victimes de la Deuxième Guerre mondiale est bien plus longue que celle de 14-18. Pourtant, la vallée du Rabodeau, « Vallée des Larmes », n’a pas trouvé la reconnaissance du sacrifice consenti. Seul Moussey, village frontière de 1 200 habitants entre l’Alsace annexée et la Zone Interdite, a connu le drame de deux déportations massives, ordonnées par la Gestapo de Strasbourg. Ces rafles, qui envoient dans les camps la quasi-totalité de sa population masculine, succèdent à des arrestations de patriotes, de réfractaires et aussi de familles juives réfugiées. Dans les bois alentour, les parachutistes anglais SAS sont traqués, torturés puis abattus au mépris des conventions internationales...

Le bilan est terrible : deux déportés sur trois perdent la vie dans les camps. Le témoignage « à chaud » de Jean Vinot est mis en perspective à la lueur d’archives inédites.

Cette enquête fait la lumière sur des faits peu ou mal interprétés sur le plan historique. Les archives, jusqu’ici inaccessibles, révèlent des informations capitales tant sur la réalisation des opérations de répression nazies et leurs auteurs, que sur l’écriture d’une Histoire douloureuse. Moussey et la Vallée des Larmes méritent d’entrer dans l’Histoire au même titre que Maillé, le Vel d’Hiv, Oradour-sur-Glane ou Vassieux-en-Vercors.